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Politique:
Ce n'est plus un secret. Sauf roublardise de la part du président Koudou Laurent Gbagbo et de son aide de camp Soro Kigbafori Guillaume, les élections présidentielles marquant la fin de la crise en Côte d'Ivoire auront lieu le 30 novembre prochain. Ainsi en a décidé un conseil extraordinaire des ministres tenu à Abidjan le lundi dernier 14 Avril. Si cette nouvelle a fait des heureux dans les rangs de l'opposition, il n'en demeure pas moins que la procédure un peu rapide suscite des interrogations. Pourquoi alors que toutes les conditions ne sont pas réunies comme le prétendaient le président Gbagbo et son premier ministre Soro, on décide précipitamment d'une date? Pourquoi alors que les fantassins de Soro ne sont pas encore dans des camps de concentration, on décide d'une date? Pourquoi alors que la manne de l'Onu tant attendue pour l'organisation des élections, on arrête une date? Pourquoi alors que les audiences foraines ont du mal à avancer, on décide d'une date? Ce sont autant questions qui rendent difficile la compréhension de la réaction spontanée et rapide du gouvernement Gbagbo à arrêter une date des élections. C'est une décision à saluer certes, mais elle cache mal le feu de la pression de l'Onu face aux engagements pris par les acteurs de la signature des accords de Ouaga. Considérés comme salutaires et salués par toutes institutions à leur signature, force est de constater que ces accords, bien que reprenant en bien de points la résolution 1721 de l'Onu, n'ont pas permis à la situation ivoirienne d'évoluer d'un iota hormis le feu d'artifice organisé à Bouaké. Face donc à cette inertie, le secrétaire général de l'Onu à décider de mettre le pied dans le plat en demandant aux auteurs des accords de Ouaga de respecter leurs engagements et surtout d'organiser les élections le plus rapidement possible. C'est ce qui justifie d'ailleurs son voyage qu'il projette à Abidjan. En bon tacticien politique, Koudou, qui a donné sa parole à Ouaga, n'entendait pas se voir imposer autre chose. Surtout que la communauté internationale commence à en avoir ras-le-bol de la roublardise des hommes politiques ivoiriens. Ainsi donc le président Laurent Gbagbo, sachant qu'il devait se rendre le lendemain du conseil extraordinaire des ministre à New-York à la tribune des nations unies, a exigé de Soro et de ses ministres une date pour qu'il aille montrer patte blanche à l'Onu. C'est ce qu'il a fait d'ailleurs. Mais cela n'a pas empêcher le Sg de l'Onu, Ban Ki-Moon, de maintenir son passage à Abidjan pour s'imprégner de la réalité ivoirienne. Surtout qu'il dispose d'une dispose d'une force sur le terrain. Il rencontrera également le président Blaise Compaoré, nouveau parrain du retour de la paix en Côte d'Ivoire. Tout comme son patron, Guillaume Soro a aussi la pression de l'Onu pour l'aboutissement des accords de Ouaga. Car le cantonnement de ses fantassins reste jusque là hypothétique. La démobilisation des ex-combattants des forces nouvelles risque fort d'être un os dans la gorge du premier ministre Soro. C'est en toute connaissance de cause qu'il s'est empressé de convoquer une réunion d'urgence à Bouaké. Selon lui, elle concernerait l'unicité des caisses de l'Etat. Mais, à la vérité, il faut aller beaucoup plus loin. Etant donné que la date des élections est arrêtée, il faut accélérer le processus de désarment des combattants des forces nouvelles et proposer aux jeunes gens d'autres alternatives. Ce qui ne se fera pas sans difficulté. Comme on peut le constater donc une date a été trouvée pour les élections, mais la Côte d'Ivoire est loin d'être sortie de l'auberge.
Sidibé Lancina |