Culture

LIBERTE DE PRESSE

Journalistes, ne touchent pas à mon Cacao

S’il y a un dossier qui peut coûter la vie á un journaliste en Côte d’Ivoire, c’est bien le cacao. L’emprisonnement depuis quelques jours de trois journalistes vient le rappeler à tout le reste de la corporation. Et cette peine constitue en réalité une grâce, car on peut également passer de vie à trépas comme ce fut le cas avec Guy-André Kieffer. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao. Cette matière première, qui constitue la principale ressource financière du pays, est suivie avec une attention particulière par tous les régimes qui se sont succédés à la tête de l’Etat mais pas avec autant de scandales comme sous Laurent Gbagbo. Avec ce dernier, la filière cacao est mêlée à des affaires d’enlèvements, de meurtres, d’emprisonnements, de détournements de fonds…En somme le dossier du cacao est bouillant et brûle tous ceux qui s’en approchent. Le journaliste français Guy André Kieffer, journaliste spécialiste du cacao,  qui faisait une enquête sur la filière, est porté disparu en Côte d’ivoire depuis 2004.  Ce dossier est si délicat que la presse locale n’ose mener aucune enquête. Les trois journalistes qui ont osé publier les résultats d’une enquête sur les malversations dans la filière ont été mis sous verrous comme pour donner un avertissement à tous les journalistes qui veulent en savoir trop sur les cabosses  à partir desquelles l’on fabrique le chocolat.

Kouakou Yao