AFFAIRE SAGEM

Profil bas pour Soro

Le premier ministre de Laurent Gbagbo, qui n’a jamais travaillé dans sa vie, joue désormais profil très bas depuis que son nom est apparu dans une affaire de pots de vin de la part de la Sagem, l’opérateur technique des élections. Les Forces Nouvelles qui ont  l’habitude de bander les muscles lorsqu’on leur jette un regard suspicieux, sont restées muettes  comme des carpes. Se contentant de faire des déclarations laconiques telles « le premier ministre n’est pas concerné » ou « lorsque la Sagem arrivait Soro n’était pas encore premier ministre ». Pour une fois, l’on a senti le petit gros de Bouaké rétrécir dans ses costumes car il sait que Mamadou Koulibay, qui porte les accusations contre lui à travers Désiré Tagro, a une capacité de nuisance énorme. Soro qui a senti la réalité de la menace pour sa carrière politique. Pour lui, c’était l’occasion rêvée pour Laurent Gbagbo de lui porter l’estocade. Que non ! Le boulanger venu de Mama a joué la carte de malice. Comme il l’a toujours fait depuis qu’il est au pouvoir, Gbagbo ordonne à la justice de faire une enquête virtuelle qui blanchirait Tagro et au-delà Soro, bien qu’il est convaincu que le petit gros de Bouaké est mêlé à trop de scandales financiers. Pour Gbagbo, mettre la justice aux trousses de Soro  ou le démettre de ses fonctions attirera contre lui lyre de la communauté internationale. Il l’épargne pour qu’en retour ce dernier lui rende la monnaie dans une situation difficile et pourquoi pas lors de  l’hypothétique présidentielle. Le chef des refondateurs a préféré grillé son encombrant président de l’assemblée nationale pour tenir Soro qui est désormais sous contrôle. Son moindre geste discourtois pourrait faire surgir le dossier Sagem. Il est de notoriété que Soro et Sidi Kagnassy (Patron de Sagem) sont depuis peu de grands amis.  En plus de la Sagem, les deux hommes sont liés par toute la production du coton au nord et bien d’autres trafics qu’un nouveau gouvernement se chargera de mettre sur la table d’une vraie justice. En attendant, Gbagbo comme dans un film western continue de monter les complots pour intimider, menacer et éliminer tous ceux qui pourraient l’empêcher de remporter les élections. Si Soro, qui se disait arbitre de cette élection, a sa carrière entre les mains de Gbagbo l’imprévisible.

K .YAO