Gestion du droits d’auteurs
Le Burida, société civile
au grand dam des mécontents
En annonçant que le Burida (Bureau ivoirien du droit d’auteurs)
reviendrait aux artistes, le président Laurent Gbagbo aurait-il rendu la
tâche difficile à Armand Obou Gérard et le ministre de la Francophonie,
Augustin Kouadio Komoé ? Si l’on reconnaît au président ivoirien son air
tribun, il a fait prendre aux artistes, ceux-là qui préfère un Burida au
stade hybride, des airs de légalistes. Sans comprendre le contexte dans le
quel le Bureau devrait revenir aux artistes - et à quel titre (!) - et au
moment opportun, les partisans de Gadji Céli, président de l’Unartci
(Union nationale des artistes de Côte d’Ivoire), ont décidé depuis, sans
esprit de discernement, de mettre les bâtons dans les roues du nouvel
administrateur provisoire, Armand Obou Gérard, en poste depuis le 13 juin
2007. Avec ce fonctionnaire du Bnetd, dont la mission est de remettre sur
les rails le Burida, ce sera la rupture avec les vieilles habitudes, le
copinage, pour donner l’image d’une maison qui cadre avec les systèmes
nouveaux de gestion. Après l’état des lieux, malgré la situation
‘’calamiteuse’’ de la ‘’maison’’, un gros travail est à abattre. D’abord
mettre la structure aux pas des nouvelles technologies en créant un réseau
interne des plus appréciables et profitables pour une meilleur gestion du
droit d’auteur le tout dans une ambiance de convivialité contrairement au
passé où le personnel, divisé en clan, se regardait en chien de faïence.
Entre autres innovations, la création du site internet
www.burida.org, le système d’automatisation et de gestion du droit
d’auteur mis en place grâce à une équipe de techniciens qui permet au
Burida et ses sociétaires de bénéficier de 8 millions qui était par le
passé versé à la Sacem pour la tâche. Les sociétaires du Burida auront
droit désormais à une carte salaire grâce un partenariat tissé avec la BFA
(Banque pour le financement agricole), un centre de santé. Pour couronner
le tout, l’initiation d’un Awards pour les créateurs sous l’appellation
des ‘’Hauts de Gamme’’. Si certains artistes, ceux qui veulent voir le
Burida autre qu’une case à palabres mais une structure au service des
artistes, apprécient le travail abattu en moins six mois par
l’administration provisoire, ceux qui n’attendent que leur ‘’maison’’ leur
soit attribué sans autre forme de commentaire ne daigne pas se prononcer.
Quand cela leur profite. A la vérité Obou, a gagné la bataille de la
crédibilité et celle médiatique contre ses délateurs. Il a la caution du
chef de l’Etat, du ministre de la culture et le soutien d’ex ministre, ex
PCA ou ex Dg du Burida, les intellectuels de la culture à même de débattre
scientifiquement des problèmes qui minent le vaste milieu artistique. D’où
l’atelier des 4et 5 fevrier 2008 qui a réunis techniciens et groupements
d’artistes sous la houlette du Pr Zadi Zahourou, président scientifique
dudit atelier, pour débattre et valider les textes portant réforme du
Burida. Textes qui sont en instances de communication en conseil des
ministres. Entres autres changement, le statut juridique du Burida passe
d’association gérée par l’Etat à celui de société civile de type
particulier. Pour ce qui concerne les organes statutaires, l’assemblée
générale sera constituée de collèges représentant les différentes
corporations artistiques; le conseil d’administration est élu aux pouvoirs
élargis; la direction générale nommée par le Conseil d’administration et
proposée à la tutelle après appel à candidatures - sous la diligence du
conseil; le commissariat aux comptes est assuré par un cabinet d’expertise
comptable retenu par appel à candidatures. Cependant, l’appel à la
désobéissance et l’incivisme fiscal de l’UNARTCI demandant aux maquis et
autres espaces sonorisés de ne plus verser de droit au Burida est perçu
par beaucoup d’artistes et associations syndicales qui ne sont membres ou
ont dû quitter l’Unartci, comme un manque de ‘’responsabilité’’. De cette
perception, Gadji Céli devrait démissionner et laisser l’union aux
artistes et autres dirigeants. Mais, à défaut de pouvoir raisonner le
président de l’Unartci qui a coupé les ponts depuis avant la cérémonie des
Hauts de Gamme (20 décembre 2007) avec le Burida, Obou Armand continue sa
mission qui est contre toute considération apprécié par les artistes qui
reconnaissent que leur ‘’maison’’ a un nouveau visage. A la lecture selon
Amédé Pierre, là ou tous espéraient que les querelles avaient pris fin,
celles ont le jour sous la forme de l’Unartci.
Koné Saydoo
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Décès des artistes ivoiriens
L'éternel débat des responsabilités
Le 14 février, Joelle C, chanteuse ivoirienne, a
définitivement dit au revoir à la scène musicale et au monde des vivants.
Après une longue période de lutte solitaire contre un mal qui la rongeait,
l'une des belles voix de la musique attié à tiré sa révérence dans une
sorte d'indifférence. Faisant renaître du coup le débat sur la précarité
des conditions de vie de l'ensemble des artistes ivoiriens. En l'espace de
quatre mois, ce sont cinq artistes qui disaient ainsi adieu aux Ivoiriens
dans des conditions aussi scandaleuses que révoltantes. Il n'en fallait
pas plus pour que certains médecins après la mort, au nom d'une certaine
union des artistes de Côte d'Ivoire, sortent leurs bistouris pour essayer
d'autopsier le mystère qui entoure la disparition de leurs congénères. Et
pourtant la longue chaîne ne date pas de maintenant. Pour mémoire, il faut
noter que l'une des voix qui a porté haut le drapeau ivoirien sur les
scènes mondiales, François Lougah, est mort dans le dénuement total et
continue de vivre dans la même galère même après sa mort. En témoigne
l'état de délabrement dans lequel se trouve sa tombe à l'entrée de sa
ville natale de Lakota (à l'ouest de la Côte d'Ivoire). A l'époque, des
voix se sont élevées contre le traitement infligé à la sépulture l'homme
aux cheveux frisés. Ni ses parents, ni le Burida (bureau ivoirien des
droits d'auteur) encore moins les cadres de sa régions ne s'en sont
offusqués.
Le père du poliet (un rythme bété, ethnie ivoiriennne), Gnahoré Djimmy, au
sommet de sa gloire, a connu pratiquement la même fin que Lougah. Et à
chaque fois la même problématique de la prise en charge des artistes
réssurgit.
Que fait le Burida?
Cette question est cruciale d'autant plus que le bureau
ivoirien des droits d'auteur (burida) qui est censé protégés ses
administrés contre ces genres de situations de détresse reste toujours
muette face à leur détresse. Cette institution baigne dans un tel floue
artistique qu'il est difficile de définir avec exactitude de ses
prérogatives. Pourtant, la prise en charge médicale des artistes fait
partie de celles-ci. Au plus fort de la crise dans laquelle Valen Guédé a
laissé sa veste, des révélations faisaient état de la signature d'un
contrat avec une maison d'assurance pour la prise en charge médicale des
artistes. Seulement voilà, après la signature dudit contrat, le tout
puissant Pca d'alors n'a versé aucun radie à la maison en question. Ce qui
rendait inopérant les accords passés avec l'assureur. Le vent de la
contestation a certes, balayé Guédé et compagnie, mais il n'empêche pas
les successeurs de mettre au goût du jour les dossiers laissés en suspens
et peut-être mal ficelés par ces derniers. Car, l'administration, comme on
aime le chanter, est une continuité.
Manque de responsabilité des
artistes
L'exploitation faite de la misère de Hamidou Doukouré
(Doug Saga) par les médias avant sa disparition a fini de convaincre les
Ivoiriens sur le manque de responsabilité de certains artistes ivoiriens.
Lorsque l'un de ses managers, Gnawa Josué, lors d'un de ses passages à
l'émission Midi Première de la première chaîne de la télévision
ivoirienne, demandait l'aide des Ivoiriens pour les soins du boucantier,
l'une des questions de l'animateur était orienté sur l'assurance maladie.
A la surprise générale, l'homme laisse entendre que le président de la Jet
Set n'a souscrit à aucune assurance du genre. Une réaction choquante et
difficile à comprendre pour ceux qui ont toujours vu Douk Saga en billets
de banque. Malheureusement, l'homme fort de la Jet Set a oublié de joindre
l'utile à l'agréable. Nombreux sont les artistes qui sont tombés dans les
mêmes travers et sont sortis de la scène par la petite porte. Douk Saga
n'est pas le premier de la liste. Que n'a-t-on pas vu et entendu avec feu
François Lougah au sommet de sa gloire? Champagnes, cigares et autres
caviars. Malheureusement, là encore, l'essentiel avait été oublié. Et
comme à l'habitude, on a toujours recours aux téléthon.
Que d'inciter les artistes et tenanciers d'espace de joie à suspendre tout
rapport avec le Burida, un combat perdu d'avance, le président Unartci
(union des artistes de Côte d'Ivoire), Gadji Céli gagnerait plutôt à
emboucher la trompette de la moralisation de ses congères sur une vie
saine et responsable. C'est là le vrai combat pour sortir les artistes
ivoiriens du misérabilisme dans lequel est plongée la majorité.
S.L
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Le vrai combat de Gadji and Co
Le footballeur-chanteur, Gadji
Céli, est à la tête d'un groupe de pression constitué d'autres artistes.
L'objectif d'une telle structure selon ses concepteurs est de constituer
un contre-poids à l'institution fédératrice qu'est le burida (bureau
ivoirien des droits d'auteur) dont la gestion des affaires artistiques
est jugée calamiteuse par eux. Le champion d'Afrique 1992, a même lancé
un message de désobéissance à tous ceux qui se reconnaissent à travers
son mouvement. On peut comprendre qu'il soit assez affecté par la
disparition brutale de celle qu'il a longtemps encadré dans le King
Fusion. Une disparition qu'il attribue à la négligence coupable des
responsables du burida. Faut-il pour autant inciter à l'incivilité
fiscale vis-à-vis de cette institution? Il est vrai que cette maison n'a
pas patte blanche dans les sales conditions de vie des artistes qu'elle
est pourtant censé protéger, mais le vrai combat d'une structure comme
celle mise en place par Gadji Jojo est ailleurs. L'un des gros problèmes
auquel sont confrontés les artistes ivoiriens est à n'en point douter la
piraterie. Combien d'artistes ne sont étonnés de retrouver leurs
oeuvres dans les différents carrefours abidjanais, souvent même avant la
sortie officielle. Et la source, tout le monde la connaît, mais personne
n'ose s'y attaquer. Le campus universitaire d'Abidjan et ses différentes
ramifications que sont les cités, sont devenus de véritables
laboratoires à ciel ouvert de piratage des oeuvres de l'esprit au grand
malheur des vrais auteurs de ces oeuvres. Ni le ministère de la Culture
encore moins le burida n'ose mener la guerre à cette nouvelle forme de
gain facile sur le dos des malheureux artistes. Dans une République de
l'impunité, personne ne veut se mettre à dos ceux que le pouvoir
n'hésite pas à instrumentaliser quand il est dos au mur. L'un des
véritables combats de Gadji & Co se situe à ce niveau.
S.L
Festival des musiques urbaines
Week-end de Pâques ‘’Magic’’ à Anoumabo
‘’Ne soyez pas surpris de voir des
artistes de renom’’, indique Asalfo
Ce sera un week-end de Paques aux
couleurs ‘’Magic’’ à Anoumabo, village ‘’natal’’ du célèbre groupe Zouglou
Magic Systèm. Du rêve à la réalité. Asalfo, Goudé, Manadja et Tino après
avoir exporté par le biais de la musique le nom d’Anoumabo, lieu où ils
ont grandi, ont décidé de marquer d’une pierre blanche leur succès
planétaire en témoignant leur reconnaissance en ce lieu. Du 22 au 24 avril
2008, week-end pascal, le premier Festival baptisé des Musiques Urbaines
d’Anoumabo verra jour. Il se tiendra depuis le QG du quatuor zouglou,
espace qui a servi de répétition au moment où les ‘’Gaous’’ étaient encore
anonymes. Mais ils voyaient grand. Faire déplacer et faire jouer des
artistes de renommée internationale dans le QG au grand bonheur des
habitants du village Ebrié Anoumabo. ‘’Notre rêve en ce temps était de
voir Alpha ou Meiway venir chanter dans ce lieu’’, a fait savoir le lead
Asalfo et de souligner ‘’par vos prières, ne soyez pas surpris de voir des
artistes de renom’’. Si selon Asalfo, tout le monde chante Anoumabo sans
pour autant savoir le localiser, Magic Systèm donne l’occasion de
découvrir ce village en plein Abidjan où ‘’la vie n’est pas facile’’.
Ainsi, la première journée du 22 avril sera marquée par un marathon
organisé par le Fan Club Magic Systèm et suivi d’une remise de dons à
l’Hôpital d’Anoumabo. L’Association ABCD qui intervient dans le domaine
de la santé et de l’hygiène environnemental a décidé d’épauler Asalfo qui
en est le parrain. L’aide matériel et financière sera remis également à
l’hôpital par Canal +. Le lendemain, le concert populaire qui réunira tous
les genres musicaux. Le troisième jour, le 24, Anoumabo recevra ses
visiteurs aux sons de ses trois fanfares pour une fin en beauté. Comme
pour marquer une pause en profitant de plus d’un mois de repos, Magic
Systèm une fois le festival terminé reprend date, dès le 26 avril, avec
une tournée mondiale qui va durer cinq mois. Ils ne pourront être de
retour au bercail qu’en août.
Koné Saydoo
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