Office national du cinéma de Côte d’Ivoire

 

C’est avec grande surprise que les cinéastes présents à la cérémonie d’ouverture du Fica le mercredi 30 avril, certains devant leur poste téléviseur,  ont entendu du ministre de la culture et de la Francophonie, Augustin Kouadio Komoé, sa volonté de nommer le directrice du Fica, Hanny Tchelley, à la tête de l’office national du cinéma de Côte d’Ivoire (Onac-CI). Pour éviter, par ailleurs, tout écart de langage dans l’appréciation de ce procédé, qui a fait grogner dès le début les cinéastes, ceux-ci réunis au sein du Synaproci, leur syndicat, ont produit le mercredi 7 mai 2008 à la direction du Cnac, 12^ème étage de la Tour C au Plateau, à Abidjan, un communiqué dans lequel ils dénoncent un non respect de procédure du ministère de la culture. ‘’Les cinéastes constatent que le ministre de la culture a proposé une personne (Ndlr, sans dire son nom) à la Direction générale de l’office en dehors du cadre défini, à savoir l’appel à candidature pour trouver la personne ayant le meilleur profil’’, ont-ils dénoncé. Sans animer la polémique, les cinéastes qui entendent toutefois apporter leurs contributions à l’office souhaite qu’il soit ‘’un réel outil de redynamisation de la production, la création, l’exploitation et les distributions du cinéma  en Côte d’Ivoire’’. Cependant, ils ont insisté sur le niveau du Directeur générale de l’office qui doit être sans contexte. Celui-ci devra être ‘’un cadre du pays, de niveau bac + 5 au moins, connaissant le fonctionnement du cinéma et le monde de l’image en plus des compétences prouvées de gestionnaire’’. Les cinéastes de Côte d’Ivoire proposent également que les postes de « directions techniques » ainsi que des « conseillers » soient ouverts aux « professionnels ivoiriens du cinéma ». Toute chose qui porte à croire que la proposition de nomination de la directrice du Fica, dite en présence du Président de la République Laurent Gbagbo, bien que celui-ci a dit attendre que le Premier ministre donne son consentement pour approbation (évaluation), est une annonce avant l’heure. Les cinéastes de Côte d’Ivoire qui veulent se conformer à la procédure souhaitent cependant qu’un profil outillé soit porté à la tête de l’office.  ‘’Les compétences et les qualifications existent’’, soulignent-ils. Sans personnaliser le débat de nomination et sans s’adonner à d’autres formes de commentaires sur le profil présenté à eux - car ‘’on n’a rien contre Hanny Tchelley’’, ont-ils relevé - le syndicat s’est dit frustré. ‘’Les autorités ont avancé pour justifier le choix que le cinéma ivoirien existe véritablement et seulement depuis l’avènement du Fica et l’action de sa fondatrice’’, a lu Kittia Touré qui fait entendre que si le choix du ministre s’était, entre autres cas, porté sur sa personne sans respect de la procédure, le ton des cinéastes aurait été encore corsé pour dire que le professionnalisme et la rigueur et non l’improvisation est ce qui guide leur métier. Face à ce essor qui semble donc récent, qu’en est-il de ceux qui ont rapporté à la Côte d’Ivoire les premiers trophées et tracer les sillons, le défunt Henri Duparc, Timité Bassori, Roger Gnoan M’balla, Yéo Kozoloa ?

 

Koné Saydoo