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Economie Chine-Afrique Le tsunami jaune fait peur à tous
En évoquant la présence chinoise dans les pays africains, certains européens ne cachent plus leur crainte face à ce qu’ils comparent à un tsunami jaune. Une invasion inattendue qui menace gravement certains intérêts du vieux continent dans certaine partie du berceau de l’humanité. Lors d’une conférence-débat organisée le 16 septembre dernier entre une délégation ivoirienne et des opérateurs économiques belges, la préoccupation face à l’inondation chinoise était sur toutes les lèvres. Malgré les assurances du directeur du Centre ivoirien pour la promotion des investissements (Cepici), Daouda Silué, des inquiétudes étaient bien perceptibles. Comme si l’offensive chinoise avait surpris toute l’Europe. Pourtant la Chine a, officiellement et au su de tous, donné le ton de son offensif économique en Afrique après la conférence de Pékin Chine-Afrique en octobre 2007 (même si officieusement elle assurait sa présence déjà dans certains pays africains). Une grande messe qui avait d’ailleurs fait dire à la chancelière allemande, Angela Merkel, que la Chine ne pense pas que l’Afrique est sa chasse gardée. Malheureusement l’offensive chinoise faite d’offres alléchantes dans un contexte où la plupart des pays africains croulent sous le poids des dettes à eux imposées sous la forme d’aide au développement par des institutions occidentales a eu raison des grands discours moralisateurs souvent récités par l’Europe. La Chine propose des prêts à taux préférentiel pour un montant de trois milliards de dollars ainsi que deux milliards de crédits à taux préférentiel. Entre 2006 et 2009, la Chine s’est engagée à doubler son aide au continent africain pour tenter de forger un nouveau type de partenariat stratégique et pour renforcer la coopération dans de nouveaux domaines et à un plus haut niveau. Elle s’est également engagée à effacer tous les prêts à taux zéro arrivés à échéance en 2005 des pays africains les plus endettés. Dans le secteur agricole, Pékin entend former 15.000 professionnels africains, envoyer une centaine d'experts en Afrique et y construire dix centres spécialisés dans les techniques agricoles. Elle s'est également engagée à construire 30 hôpitaux et à accorder 300 millions de yuans (37,5 millions de dollars) pour lutter contre la malaria. Près de 300 jeunes volontaires chinois devraient se rendre sur le continent africain pour y construire une centaine d'écoles dans les zones rurales. La Chine a par ailleurs annoncé son intention de faire passer le nombre de bourses pour les étudiants africains de 2.000 à 4.000 d'ici 2009. Une belle palette de propositions qui n’a pas fait hésiter bon nombre de gouvernements africains qui ont ras-le-bol des nombreuses récriminations dont ils sont souvent l’objet de la part des bailleurs de fonds occidentaux. C’est d’ailleurs ce climat d’humiliation permanente qui a fait pencher la balance en faveur de la Chine quoique peu recommandable aux yeux des occidentaux comme partenaire. Et l’ancien président de la Commission africaine, Alpha Omar Konaré, le reconnait. Lui qui n’a pas hésité à parler d’un partenariat gagnant-gagnant après la conférence sino-africaine. Plutôt que de s’offusquer de la trop grande présence chinoise sur leur terrain de chasse, l’Europe gagnerait à reconsidérer ses positions dans son partenariat avec l’Afrique.
Kassi Kouadio O.G |
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