Afrique
Niger
Le Mali en alerte après le rapt d'un
Français au Niger
Le Mali a placé vendredi ses forces de
sécurité en état d'alerte après l'enlèvement d'un touriste français et
de son chauffeur algérien mercredi soir dans le nord du Niger voisin,
près des frontières algérienne et malienne.
Un officier de l'armée nigérienne, qui a requis l'anonymat, a déclaré
que selon Niamey les ravisseurs et leurs otages étaient déjà passés au
Mali. "Nous pensons qu'ils se trouvent quelque part dans la bande d'Azaouagh",
a-t-il dit, faisant référence à une vallée reculée du nord du Mali.
Le rapt est intervenu le jour même de la mise en place à Tamanrasset,
dans le sud de l'Algérie, par le Mali, le Niger, l'Algérie et la
Mauritanie, d'un centre de commandement conjoint pour coordonner la
lutte contre la menace grandissante que représentent dans la région les
islamistes d'Al Qaïda.
"Dès qu'il y a un enlèvement, tout le monde regarde vers le Mali, qu'on
considère comme la base arrière d'Al Qaïda", a-t-on déclaré vendredi au
ministère malien de la Défense.
"C'est pourquoi (...) nous avons mis en alerte nos forces de sécurité à
la frontière avec le Niger dans le cas où les ravisseurs tenteraient,
comme d'habitude, de la franchir. Mais la zone à surveiller est très
étendue et les ravisseurs connaissent très bien le terrain", a-t-on
ajouté de même source.
L'enlèvement a lieu mercredi soir près de Tiguidan Tessoun, "à
équidistance de la frontière avec l'Algérie vers l'est, et de la
frontière avec le Mali vers le nord", a-t-on précisé de source militaire
nigérienne.
Les enlèvements sont fréquents dans cette partie du Sahara où se
croisent bandits, anciens rebelles et groupes affiliés aux djihadistes
d'Al Qaïda.
Un responsable du ministère français des Affaires étrangères a indiqué
vérifier l'information, sans plus de détails.
Six Européens ont été kidnappés l'an dernier dans la région. Les otages
ont fini par se retrouver aux mains d'Al Qaïda au Maghreb islamique,
l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPS) algérien,
qui a intensifié ses activités au Sahara ces derniers mois.
Depuis, quatre otages ont été libérés mais deux Espagnols restent
prisonniers de leurs ravisseurs.
Les observateurs estiment que les groupes affiliés au réseau djihadiste
ont rempli leurs coffres grâce à l'argent versé pour libérer les otages,
même s'il n'y a jamais confirmation du versement d'une rançon.
Avec Abdoulaye Massalatchi à Niamey; Jean-Stéphane Brosse et Guy Kerivel
pour le service français
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