Côte d’Ivoire

Perspective de la fin du film 

Ce qui attend la compagnie Soro

« Dans un film Western, lorsqu’il y a trop de morts, c’est qu’on n’est pas loin de la fin ». Cette phrase du président ivoirien, Laurent Gbagbo continuera de faire des vagues tant que son auteur ne spécifiera pas à quelle fin il fait allusion. Par les élections ou par la force ? En attendant que la précision soit donnée, la méfiance grandie dans les deux camps en présence. Mais plus chez les rebelles de Guillaume Soro qui n’ont de poids aujourd’hui que les fortunes amassées par le pillage d’une partie de l’économie ivoirienne. Malheureusement de ce côté, leur bonheur risque de prendre fin en même temps que la fin de la guerre. Car, ils sont bien dans le viseur des dispositions des différentes conventions sur « l’argent sale » signées par les pays du nord pour soutenir leurs homologues du sud croupissant sous le poids, très souvent, d’organisations criminelles (rébellion et autres narco). Il ne fait l’ombre d’aucun doute que la compagnie Soro a bien profité de la porosité de la frontière de leur côté et de l’affaiblissement de la souveraineté de l’Etat pour perpétrer un véritable crime économique avec la complicité de certains Etats voisins. Bref. Si sur la liste d’interdiction de voyager les noms sont bien connus, beaucoup seront en revanche surpris de se retrouver sur celle des personnes considérées comme politiquement à risque et dont les comptes font l’objet de suivi minutieuse de la part des institutions bancaires avec toutes les ramifications et camouflages que cela suppose. C’est dans cette optique d’ailleurs que l’Onu a publié en octobre 2009 un rapport accablant sur les activités des lieutenants de Soro.

De la vente illégale de cacao que le premier ministre Guillaume Soro peine à nier à celui du diamant de Tortiya et Séguéla, en passant par bien d’autres ressources dont les retombées devraient revenir au peuple ivoirien, l’histoire risque bien de rattraper les « Ali Baba ».

Claude Tapé    
Lateral info, Bouaké